L’Ébranlement
NOTE
Le principe du film l’Ébranlement est double, basé sur le rapprochement visuel de deux termes éloignés (l’escrime et le feu d’artifice) et sur un principe de dépense (le possible engendrement de l’un par l’autre). Des images de feux d’artifice sont montées en écho à des plans d’un duel d’escrime, situé dans une architecture trouée, à arcades (la Vieille Charité, à Marseille), qui multiplie les passages incessants de l’ombre à la lumière. À l’instant du heurt (la pointe du fleuret touchant le corps de l’adversaire), le feu d’artifice s’éploie comme si le contact s’établissait — explosion, mode épidémique de contamination par piqûres successives, point par point. Au toucher du fleuret répond l’embrasement du ciel. Dès que le ciel s’obscurcit, après l’extinction des dernières pointes de lumière, le duel d’escrime peut reprendre, à la manière d’un carillon ou d’un jeu automate. L’attaque est un éclair qui embrase la collure.
À l’instar des mouvements des escrimeurs qui obéissent à une dépense musculaire apparemment sans fatigue (effet de la répétition des plans), les bouquets du feu d’artifice semblent naître d’eux-mêmes, sans cesse renaissants, comme une fleur d’une fleur, éclosion d’éclosion. Machine célibataire qui ne serait pas affectée par la perte, mais au contraire convertirait immédiatement sa dépense en énergie.
La figure de l’émotion est ici tirée du côté de son engendrement mécanique, artificiel, du côté de sa production. Elle est le lieu d’un procédé. Le corps est inquiété par la marionnette, l’automate, le masque, une certaine gesticulation forcée que brusque l’émotion. (1997)
À l’instar des mouvements des escrimeurs qui obéissent à une dépense musculaire apparemment sans fatigue (effet de la répétition des plans), les bouquets du feu d’artifice semblent naître d’eux-mêmes, sans cesse renaissants, comme une fleur d’une fleur, éclosion d’éclosion. Machine célibataire qui ne serait pas affectée par la perte, mais au contraire convertirait immédiatement sa dépense en énergie.
La figure de l’émotion est ici tirée du côté de son engendrement mécanique, artificiel, du côté de sa production. Elle est le lieu d’un procédé. Le corps est inquiété par la marionnette, l’automate, le masque, une certaine gesticulation forcée que brusque l’émotion. (1997)
L’Ébranlement
16 mm noir et blanc – 4 min - 1997
La rencontre d’un duel d’escrime et d’un feu d’artifice sur une table de montage.
Interprétation : Marion Callies, Hervé Tabarant.
Interprétation : Marion Callies, Hervé Tabarant.
Image, réalisation : Érik Bullot.
Son : Marc Jacquin, Jean-François Priester.
Montage : Christian Merlhiot.
Assistante réalisation : Christine Baudillon.
Production : Le Tiroir / Mission audiovisuelle (DAP). Tourné à Marseille en mai 1996.
Projections • Le Crédac, Ivry, 1997. • Centre Georges-Pompidou, Paris, 1997. • Cinémathèque de Toulouse, 1997. • pointligneplan, Cinéma des cinéastes, Paris, 1998. • Rencontres cinématographiques, Une certaine idée du cinéma, Le Fresnoy/Ciné 104, Tourcoing/Pantin, 1998. • ÉESI, Angoulême, 1999. • Colloque Plasticité, signe des temps, Le Fresnoy, Tourcoing, 1999. • Cinéma L’Odyssée, en première partie du film Au commencement de Sarkis du 17 au 23 novembre 1999, Strasbourg. • pointligneplan, Fémis, Paris, 2001. • Cinexpérience # 5, Cinéma Diagonal, Montpellier, 2001. • Université Paul Valéry, Montpellier, 2001. • Un inventaire contemporain, Jeu de Paume, Paris, 2002. • Musée d’art moderne et contemporain, Strasbourg, 2002. • École nationale des beaux-arts de Bourges, 2003. • Festival del nuovo cinema, Pesaro, Italie, 2003. • Experimenta Design, Biennale de Lisbonne, Portugal, 2003. • Centre culturel français, Turin, Italie, 2004. • Cinéma Le France, Saint-Étienne, 2005. • Traverse vidéo, Toulouse, 2005. • Albank Kültür Sanat Merkezi, Istanbul, Turquie, 2005. • Université Hitotsubashi, Tokyo, Japon, 2005. • Centre culturel suisse, Paris, 2005. • La Enana Marrón, Madrid, Espagne, 2005. • Biennale de l’image en mouvement, Genève, Suisse, 2005. • Les Yeux, La Nuit, Nancy, 2006. • Carte blanche à The Film Gallery, cinéma La Clef, Paris, 2006. • Université de Buffalo, Department of Media Study, États-Unis, 2007. • Xcèntric, CCCB, Barcelone, Espagne, 2007. • Festival Musiques volantes, Metz, 2007. • École supérieure d’art, Épinal, 2007. • Traverse vidéo, Toulouse, 2008. • Maison populaire, Montreuil, 2008. • 10ème Festival des cinémas différents de Paris, séance Dissolutions, Paris, 2008. • Centre culturel, Huy, Liège, Belgique, 2011. • Colloque Roussel, hier, aujourd'hui, Cerisy-la-Salle, 2012. • ECAL, École cantonale d'art de Lausanne, Suisse, 2013. • Mains d'Œuvres, Saint-Ouen, 2015. • Les Instants chavirés, Montreuil, 2017. • Festival Exis, Experimental Film and Video Festival, Seoul, 2018. • Cineteca nacional de Chile, Santiago, 2018. • Centre Georges Pompidou, 2020. • Festival Cinéma Jeune Public, Lausanne, 2021.
Exposition • Ce que j'ai sous les yeux, collective, Musée d'art et d'histoire, Saint-Denis, 2009. • Galerie Michèle Chomette, collective, Paris, 2016.
Collection • Musée national d'art moderne, Centre Georges Pompidou (Paris). • Collection départementale d'art contemporain, Conseil général de la Seine-Saint-Denis (France).
Publications • L’Ébranlement, Érik Bullot, Antigone, n° 19, De la foudre, 1994. • Photogénie plastique, Érik Bullot, in Plasticité, Catherine Malabou (dir.), Éditions Léo Scheer, 2000.